Contexte

Les métiers du chalutage font face à une pression sociétale croissante, tantôt sur leurs prises accessoires, tantôt sur les impacts. Le développement de nouveaux engins de pêche plus sélectifs et moins impactants sur les écosystèmes est actuellement un sujet majeur sur lequel l’Ifremer et plusieurs équipes étrangères travaillent.

 

Cependant jusqu’ici, la sélectivité et les incidences des engins de pêche ont toujours été abordées de manières passives. En effet, l’échappement des espèces non désirées est un processus dépendant du poisson lui-même et de sa volonté de s’échapper de l’engin de pêche. De même, aucun navire de pêche ne dispose à ce jour de capteurs lui permettant d’évaluer son incidence sur les écosystèmes, ni de la corréler à sa capture.

 

Le développement de nouvelles techniques permettant aux navires de contrôler de manière active leur sélectivité et leurs incidences sur les écosystèmes est donc une thématique sur laquelle il est primordial d’avancer pour répondre aux attentes sociétales.

Pourquoi ?

Maîtriser les captures de pêche

Le projet Game of Trawls veut permettre pour la première fois une sélectivité active des engins de pêche pour déterminer les espèces qui pénètrent dans le chalut et en réduire les impacts. L’ambition est de réduire les captures accidentelles et non désirées et mieux protéger les écosystèmes marins mais aussi permettre aux pêcheurs professionnels d’agir encore plus activement en faveur d’une pêche durable et responsable.

Pour qui ?

Les professionnels de la pêche

Les pêcheurs pourront prendre des décisions éclairées en temps réel, quitter une zone de pêche ou déclencher un dispositif de sélection active.
Les premiers essais ont eu lieu à l’automne 2020 et le projet se poursuit tout au long de l’année 2021.

Comment

La détection couplée à un dispositif d’échappement

A l’origine, il s’est agi de développer un prototype de chalut à perche intelligent en utilisant les avancées technologiques récentes dans les domaines des réseaux de neurones et de l’informatique embarquées. L’objectif : détecter et classer les différentes espèces présentes devant les engins, en temps réel (<500ms).

La détection des espèces peut se faire à l’intérieur du chalut mais également avant même leur entrée ! Le chalut peut se fermer pour empêcher les espèces indésirables de pénétrer dans l’engin

utiliser une trappe d’échappement en fond de chalut pour une sélection à postériori ou une trappe de déviation à son entrée pour en boucher l’entrée. Ce système mécanique est actionné par un moteur et déclenché par l’intelligence artificielle ou le pêcheur

Le développement de ces outils de sélectivité s’appuie sur l’intelligence artificielle, l’imagerie sous-marine, l’acoustique et de puissants logiciels d’analyse. La station de Lorient a utilisé son bassin d’essais pour y parvenir.